Le livre de fesse
(Comment ça je cherche les ennuis dans mes recherches Google avec un titre comme ça ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Et puis de toutes façons j'y peux rien, c'est une traduction littérale... Si c'est vrai.)
Il y a environ une semaine de ça, pendant ma petite pause bloguesque, j'ai découvert un site. Enfin, découvert, ça n'est pas tout à fait vrai, disons que ça faisait un moment que j'en entendais parler à droite à gauche (et au milieu, on l'oublie toujours, le pauvre), et que soudain, en ce beau jour, je me suis dit "Tiens, et si j'allais enfin voir à quoi ça ressemble, ce truc ?".
Le truc en question, c'est Facebook. A la base, c'est un site comme il en existe tant, pour retrouver des anciens amis ou plus simplement pour garder son cercle d'amis à portée de clic. On a des équivalents, en France, avec des sites du genre Copains d'avant, mais Facebook pousse l'expérience un peu plus loin. Je dis "en France", parce qu'avant de continuer, il faut savoir que Facebook est un site américain, fait pour les américains (ou au pire les anglophones), et ça se sent. Non seulement tout est bien évidemment en anglais, mais en plus de ça il apparaît plus facile de trouver des anciens camarades de collège ou de lycée aux USA, puisque des "réseaux" spécifiques existent pour chaque état (ou chaque province pour le Canada), et même chaque grosse ville, rendant les recherches plus aisées, alors que ça n'est pas le cas pour le reste du monde. Ceci dit, il existe aussi un outil de recherche par nom et prénom, donc si vous vous souvenez des noms de vos anciens copains de classe, vous pouvez les trouver comme ça. Et grâce à ça, la communauté francophone, et française en particulier, croît assez vite.
Une fois incrit sur le site (c'est gratuit et ça prend environ 30 secondes), vous pouvez commencer à chercher tous vos amis inscrits et à les ajouter à votre "liste d'amis". Ce qui est rigolo, c'est que dans les jours suivants mon inscription, quasiment tout le groupe de mes amis proches se sont inscrits à leur tour (Thanos, Jack, Agent F., KoTo, etc..., et même JB la fripouille). Du coup, on a pu découvrir ensemble ce nouveau joujou qui disons-le tout de suite, est totalement inutile (et donc rigoureusement indispensable, c'est Saint Bonaldi qui l'a dit). J'y ai également rejoint d'autres amis déjà inscrits, et j'ai commencé à explorer les fonctionnalités du site.
Avec la version de base, on peut remplir sa fiche de renseignements (dire sa date de naissance, où on habite, où on a été au collège et lycée, les livres et films qu'on aime, nos loisirs, où on bosse, des choses comme ça), on peut mettre des photos (plein, et assez facilement, en vrac ou rangées dans des albums), on peut s'inscrire à un ou plusieurs réseaux (France, Suisse, Ecole supérieure truc bidule) mais aussi à des groupes, du genre "Lyon, ville de mon coeur" ou encore "Les gens qui ne dorment pas assez parce qu'ils se couchent tard sans raison". Il existe des milliers de groupes (dont certains complètement débiles), et chacun peut trouver son bonheur. Ca ne sert pas à grand-chose de s'inscrire à ces groupes, sauf que ça apparaît sur notre page de profil et que ça permet aux amis qui viennent voir notre page de savoir un peu mieux à quoi on s'identifie. Ou alors c'est juste pour le délire. Ou pour se rassurer parce qu'on appartient à des groupes définis. Bref.
Mais là où ça devient "intéressant" (notez les guillemets), c'est qu'on peut installer en 3 clics (et gratuitement, toujours) tout un tas de petites applications intégrées à Facebook. Ces applis ne s'installent pas à proprement parler sur votre PC mais plutôt directement sur votre profil. Et ce sont ces applis, ajoutées au concept de base du site, qui donnent tout son sel à Facebook. Chaque appli est un mini programme qui permet d'interagir avec ses amis, et on peut ainsi s'envoyer des cadeaux, des pots de fleur avec une graine mystère qui pousse en 4 jours et qui révèle petit à petit sur le profil du destinataire une fleur choisie par l'expéditeur, on peut jouer à "Pierre feuille ciseaux" ou au Poker, on peut donner des surnoms à ses amis, on peut faire plein de tests de personnalité pour voir quel personnage des Simpsons ou de Harry Potter on est, on peut faire des tests de compatibilité avec ses amis pour voir si on se ressemble au niveau des priorités de la vie ou du premier rendez-vous idéal, on peut faire des batailles de polochon ou de boules de neige, on peut offrir des tournées de bière, on peut adopter un petit alien tout mignon, lui donner un nom et l'incruster dans des vraies photos, on peut mettre une carte du monde qui montre les pays/villes visités et ceux où on aimerait aller, on peut mettre un sapin de Noël et se faire offrir des cadeaux qu'on ne pourra ouvrir que le 25, on peut mettre ses critiques de films et les comparer à celles de ses amis, on peut mettre un aquarium et se faire offrir des poissons, on peut bien sûr s'envoyer des messages, soit privés soit publics, on peut... on peut... on peut... faire des milliers de choses, sans aucun intérêt mais tellement sympathiques...
Et au final ce site apparaît tel qu'il est. Un gigantesque jouet, addictif au possible, concrètement sans grand intérêt, mais qui permet quand même, d'une certaine façon, de garder un contact avec des amis plus ou moins proches, qu'on a pas l'occasion de voir souvent, et même, parfois, on peut retrouver des gens perdus de vue depuis des lustres, et ça fait toujours plaisir de savoir ce qu'ils sont devenus, 5, 10, 15 ans après qu'ils aient compté pour nous. Et globalement, c'est plutôt gratifiant, et rassurant. En se connectant à Facebook, on sait que derrière toutes ces petites photos se cachent nos amis, notre famille, nos connaissances, et que si on a besoin d'eux, si on veut leur dire quelque chose, si on veut leur faire juste un petit coucou en passant, on peut faire tout ça en deux clics.
Débat éternel, Internet rapproche-t-il ou éloigne-t-il les gens ? Je n'ai pas de vraie réponse, mais avec Facebook, quand même, je pencherais plutôt vers la première solution...