Sankukaï, c'est la bataille

Publié le par SebO

Aujourd'hui, c'est samedi, et comme tous les samedis depuis un peu plus de deux mois et demi (comme le temps passe vite), c'est le jour de la présentation du petit jeu sympatoche. Rétrospectivement, sur les onze jeux déjà présentés, je me rends compte qu'il y en a très peu qui ne soient pas de près ou de loin des jeux de cartes. Il y a eu quelques jeux de plateau et un ou deux jeux à tuiles, mais pour la majorité, ce sont des jeux de cartes. Et bien je ne vais pas déroger à la tradition puisque je vais vous parler aujourd'hui d'un jeu qui se joue aussi avec des cartes, mais qui reste assez méconnu, la bataille.

 

Ce jeu, assez déroutant de prime abord de par la complexité de ses règles, a cependant l'avantage de nécessiter relativement peu de matériel. En effet, un jeu de 32 cartes suffira largement, même si certains joueurs préfèreront utiliser un paquet de 54 cartes (ce qui peut entraîner des problèmes, comme nous le verrons plus tard). Pas besoin d'autre chose, une table et des chaises seront préférables mais on peut très bien jouer sur le parquet voire même dehors, dans l'herbe (attention cependant au vent, à la pluie, et aux nuées de criquets qui peuvent manger les cartes).

Ce jeu se joue à partir de deux joueurs, mais si vous êtes dans un endroit où les gens s'ennuient vraiment vous pourrez avec un peu de diplomatie rallier un plus grand nombre de joueurs à votre cause. La durée d'une partie est très variable. En fait cette donnée est difficilement calculable puisque selon la dernière étude, seules 2,08 % des parties de bataille sont menées à leur terme. Lors des 97,92 % restants, les gens abandonnent la partie en cours pour une activité jugée "plus intéressante". Parfois même, les parties sont arrêtées car l'un des protagonistes meurt d'ennui (dans 0,64 % des cas).

Le jeu possédant de nombreuses subtilités, ainsi que des variantes par centaines, je vais ici tâcher de simplifier tout ça et de me focaliser sur la variante dite de la "bataille fermée". On distribue l'intégralité du paquet de cartes de la façon la plus équitable possible entre les joueurs, ceux-ci possédant donc chacun un tas devant eux, face cachée.

Lorsque la partie est lancée, tous les joueurs prennent la première carte de leur tas et la retournent, face visible, au centre de la table. Ce processus peut rappeler plusieurs autres jeux, comme Jungle Speed par exemple, mais la bataille est un jeu qui garde un esprit bien particulier. Une fois les cartes retournées, on compare leurs valeurs respectives, et le joueur qui a la plus grosse (valeur, soyons clairs) remporte les cartes de tous les joueurs et les place sous son tas, faces cachées. Puis on recommence, et ainsi de suite. Le gagnant étant bien entendu celui qui arrive à rafler toutes les cartes du paquet initial.

Mais là où le jeu devient littéralement palpitant, c'est lorsque deux joueurs ont retourné des cartes de la même valeur (enfin seulement s'il n'y a pas d'autre carte plus forte sur la table/le parquet/l'herbe, parce que sinon on s'en fout). A ce moment-là, on dit qu'il y a bataille (sûrement un rapport avec le nom du jeu), et les joueurs en question doivent placer la carte suivante de leur pioche sur leur carte déjà jouée, mais face cachée cette fois-ci, puis rajouter par-dessus la carte suivante de leur tas, face visible. Un peu comme un sandwich, la carte cachée jouant le rôle de la tranche de jambon. Et là, c'est une situation de stress à la limite de l'intolérable, puisque c'est la dernière carte jouée qui va décider du sort des deux cartes sous elle. En plus c'est comme ça qu'on peut se faire piquer des As alors il faut faire super gaffe. Bien souvent, on ne sort pas indemne d'une bataille.

Les As d'ailleurs, parlons-en. Un vaste débat divise depuis des millénaires les joueurs qui utilisent un jeu de 54 cartes (ceux qui jouent avec des paquets de 32 ont moins de cartes, c'est vrai, mais au moins ils ne se tapent pas sur le coin de la figure à longueur de journée) : est-ce que l'As est plus fort que le Roi, ou bien est-ce qu'il est moins fort que le Deux ? Certains (que je soupçonne de simplement vouloir semer la zizanie chez les cartophiles) iraient même jusqu'à lancer des rumeurs sur des Dix plus forts que des Rois, mais moins que des As, qui seraient alors plus forts que les Deux. Et que les Sept aussi, du coup. Bref, comme je vous l'avais annoncé en début d'article, la bataille, c'est pas simple.

 

Je pourrais encore traiter des propriétés passionnantes de ce jeu pendant des pages et des pages, mais quelque chose d'indescriptible me retient de le faire. Etrange.

Quoi qu'il en soit, cet article m'a inspiré, et la semaine prochaine, je vous parlerai du mistigri. Ou alors du kilo de merde. On verra.

Publié dans Des jeux

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A
/agree Thanos<br /> <br /> Ben oui bande de noobs, si l'As était moins fort que le 2, on aurait appelé ça un "Un" ! Et on dirait pas : "T'es un As, toi !" :p<br /> <br /> Ca m'débecte, tiens ! :D
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T
l'as, c'est la plus forte de toutes les cartes ! Ceux qui disent le contraire sont des ignares !
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J
Elle est bien bonne celle là :D
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C
Enfin une critique de jeu intéressante... merci (même si les positions que tu prends sont à la limite de l'inacceptable).
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A
Moi je dis un grand LOL pour cet article :D<br /> <br /> Ce n'est que justice, rendons à la Bataille toute sa gloire ! ^_____^
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